Publié le 20 juin 2022 mis à jour le 26 avr. 2023, 11:17

Que faire quand on est témoin d’une agression ?

Dans la rue, dans un bar, au travail ou même chez vous, il est possible qu’un jour vous soyez le témoin d’une agression physique ou verbale. Si cela vous arrive, vous vous demandez peut-être quelle est la meilleure attitude à adopter :

  • Faut-il intervenir ?
  • Comment soutenir la victime ?
  • Que risque-t-on si on ne fait rien ?

Nous espérons que vous n’aurez jamais à assister (ou même à subir !) une agression, mais si cela doit arriver un jour, voici les bons réflexes à connaître ! 

Comment réagir quand on se retrouve face à une agression ?

Une personne se fait agresser ou harceler devant vous ? Voici nos conseils :

  • Gardez la tête froide et appelez le 17 au plus vite ! 

Lorsque vous entrerez en contact avec les forces de l’ordre, donnez-leur des renseignements sur l’attaque en cours : lieu de l’agression, nombre d’agresseurs (et s’ils sont armés !), nombre de victimes, la présence éventuelle d’enfants, le code de l’immeuble, etc. Grâce à ces informations, l’intervention des forces de sécurité sera grandement facilitée. 



Il y a 2 semaines, j’ai vu un groupe de jeunes s’attaquer à un ado en pleine rue. Certains avaient un couteau, donc je n’ai pas préféré intervenir. Comme j’étais à bonne distance et qu’ils ne m’avaient pas vu, j’ai appelé discrètement la police et j’ai pris quelques photos
Marianne, 53 ans, Nanterre
  • Ayez une réaction proportionnée par rapport à l’agression ! 

Par exemple, si l’individu malveillant est armé, n’essayez pas d’intervenir, vous risqueriez d’être blessé. Il vaut mieux attendre l’intervention de la police. Par contre, si vous pensez que vous pouvez faire cesser l’acte de violence dont vous êtes le témoin, intervenez en confrontant l’agresseur, en faisant diversion ou en mobilisant les autres témoins de la scène pour qu’ils ne restent pas sans rien faire.

Vous craignez d’intervenir, car vous avez peur que vos actes ne soient pas considérés comme étant justifiés d’un point de vue légal ? Voici ce que dit le Code Pénal au sujet de la légitime défense et de la non-assistance à personne en danger :

  • Article 122-5 du Code pénal : « N’est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d’elle-même ou d’autrui, sauf s’il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l’atteinte ».

Et si vous préférez ne pas intervenir, car vous avez peur ou que vous considérez que ce ne sont pas vos affaires ? Attention, la non-assistance à personne en danger est punie par la loi :

  • Article 223-6 du Code pénal : « Quiconque pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit contre l’intégrité corporelle de la personne s’abstient volontairement de le faire est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende. Sera puni des mêmes peines quiconque s’abstient volontairement de porter à une personne en péril l’assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prêter soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours. »

Avoir peur est normal quand on est témoin d’une attaque ou de harcèlement, mais si vous êtes en sécurité, la moindre des choses est de contacter les forces de l’ordre pour qu’ils interviennent. Rien ne vous oblige à confronter un agresseur, surtout s’il est armé : votre réaction doit donc dépendre de la dangerosité de la menace à laquelle vous faites face. 

Quelle réaction avoir vis-à-vis de la victime ?

Vous pensez pouvoir intervenir pour empêcher une agression ? Vous ne savez pas comment vous comporter face à la victime ? 

Pendant les faits, soutenez la victime même si elle cherche à minimiser la situation ou que l’agresseur cherche à rejeter la faute sur celle-ci : il faut toujours croire la victime. 

Après les faits, voici l’attitude à adopter :

  • Soyez présent pour la victime, même si vous ne la connaissez pas : demandez-lui comment elle va et exprimez-lui votre soutien.
  • Incitez la victime à porter plainte, mais ne lui forcez pas la main si elle ne le souhaite pas. Une agression est choquante et il faut parfois laisser à la victime le temps de retrouver ses esprits pour engager les premières démarches. Dans ce cas, laissez-lui vos coordonnés en lui précisant que vous pouvez apporter votre témoignage pour corroborer les faits.



L’été dernier, alors que je sortais du travail un peu tard, j’ai vu une jeune femme se faire agresser dans le parking où je gare ma voiture. Sur le moment, je n’ai pas réfléchi et je me suis mis à hurler sur le type. Je ne sais pas si c’était la bonne réaction à avoir, mais en tout cas, il est parti ! J’ai couru vers la victime, je l’ai aidé à reprendre ses esprits et je lui ai proposé de l’accompagner à la police pour qu’elle puisse porter plainte. Elle a refusé, mais j’ai tenu à lui laisser mes coordonnés. Le lendemain, elle m’a rappelé pour que je puisse témoigner de ce qui s’était passé, car elle avait décidé de porter plainte.
Malik, 30 ans, Rennes
  • La victime souhaite se rendre au commissariat pour porter plainte ? Proposez-lui votre témoignage accompagné de preuves si vous en avez (photos, enregistrement sonore ou vidéo).

Est-il possible de se faire aider psychologiquement après avoir été témoin d’un acte malveillant ?

Même si vous n’avez pas été agressé, vous ne vous sentez pas très bien depuis que vous avez été témoin d’un acte de violence ? C’est normal :

  • Vous culpabilisez peut-être, car vous vous dites que vous auriez pu en faire plus ;
  • Ou vous ne vous sentez plus en sécurité dans vos activités quotidiennes : avant l’agression, vous n’y pensiez pas, mais aujourd’hui, vous gardez un souvenir vivace de cet acte violent dans un coin de votre tête. 


Depuis que j’ai vu cette femme se faire agresser sur le quai de la gare la semaine dernière, je n’arrive plus à penser à autre chose. Je sursaute au moindre bruit, j’ai l’impression d’être suivie…
Héloïse, 28 ans, Bordeaux
N’hésitez pas à vous rapprocher d’une association d’aide aux victimes : les témoins d’agression sont également concernés par ce traumatisme et il est important de ne pas minimiser ce que l’on ressent pour aller mieux.

Vous pouvez aussi vous équiper avec une arme d’auto-défense pour vous rassurer : bombe lacrymogène, shocker de poche ou encore bâton télescopique… N’hésitez pas à découvrir notre sélection de produits pour la légitime défense.